La petite ville de Kilkenny se situe à 2h / 2h30 de Dublin (en bus). C’est de nuit que je suis arrivée à Kilkenny, sous une pluie battante. A peine ai-je pris le temps de rejoindre mon A.J. et de me sécher, que je suis allée dîner dans un pub où se déroulait un concert de musique folk. Si, à mon retour, je me suis endormie enchantée, les oreilles pleines de notes aux promesses les plus irlandaises qu’il soit, le charme ne s’est pas rompu à mon réveil. Kilkenny et ses murs de pierre dont le gris concurrence celui du ciel de novembre est une ville qui offre toute l’authenticité que l’on souhaite trouver en Irlande. Une vraie vitrine du patrimoine irlandais ! Les habitants sont adorables (souriants, courtois et arrangeants), ce qui ne gâche rien, bien au contraire. La visite se fait alors dans les conditions les plus favorables.
Le château (Kilkenny castle):
Le château de Kilkenny se situe un peu en dehors du centre-ville, sur les hauteurs. Il s’agit d’une bâtisse très massive, de style anglo-normand qui transporte le curieux vers le XIIIe siècle pour les premières pierres posées. Son allure franchement médiévale et l’austérité pourtant séduisante du granit gris de ses pierres ne laissent guère augurer le caractère cosy et chaleureux de certaines de ses pièces. L’intérieur réserve une demeure bien meublée, à dimension humaine et renvoie au visiteur bien des histoires (notamment les chambres et l’escalier mauresque). Une mention spéciale pour la galerie des portraits, ses dimensions et son aspect grandioses. Il s’agit d’une vaste salle dont les murs rouges sont recouverts de tableaux et dont les charpentes et les plafonds rendent hommage, selon la tradition britannique du XIXe siècle, au style préraphaélite (les références vikings dominent). J’avoue avoir été époustouflée par la délicatesse des ornements qui recouvrent les boiseries !
Lorsque l’on rejoint l’extérieur on découvre d’abord une cour qui donne à voir des allées soigneusement bordées de haies taillées et de fontaines. De l’autre côté, s’étend sur un vaste parc où les promeneurs et joggeurs locaux aiment se perdre.
Entrée : 6 euros (photos interdites à l’intérieur).
Kilkenny design center :
Face à l’entrée du château se situe le Kilkenny Design Center. Si l’intérieur des échoppes qui l’occupent montre la vaste étendue de l’artisanat irlandais et invite le visiteur à craquer face aux produits locaux, le centre n’en reste pas moins une prolongation de la visite du château car il s’est installé dans les anciennes écuries. En vous rendant au bout du bout du Centre vous aurez l’occasion de découvrir la Butler House, toute de lierre recouverte, surgissant au bout d’une allée flanquée de haies intimistes. Reconverti en hôtel ce manoir géorgien est plein de charme. Après l’apparition massive et majestueuse du château, la Butler House dégage un univers pas moins romantique, mais extrêmement différent.
Entrée : libre
Rothe House and Garden :
Elle se situe dans Parliament Street. Il s’agit de la maison d’un marchand du XVIIe siècle. Les bâtiments, tout de granit édifiés, abritent désormais un petit musée relatant l’histoire de la ville (objets, papiers, scènes de l’époque). J’ai particulièrement aimé l’architecture de cette belle demeure qui s’organise autour d’une cour et d’un jardin. La peinture blanche des salles met en valeur le bois brun des superbes charpentes et les parquets.
Entrée : 4,80 euros (pour l’anecdote je suis arrivée en fin de matinée et n’ai pas eu le temps de tout visiter avant la fermeture du déjeuner. Les dames de l’accueil m’ont très gentiment proposé de repasser pour terminer ma visite.)
Saint Canice’s Cathedral :
Le site est remarquable et propose un ensemble architectural qui respire franchement l’Irlande. En son centre se situe la cathédrale, dotée d’une tour carrée. A l’intérieur, de nombreux éléments (dalles, statues) auxquels sont associées des anecdotes intéressantes rendent la visite particulièrement riche : mention spéciale pour les gisants de la famille Butler.
A l’extérieur, on ne peut manquer le cimetière, occupé par des croix celtiques, si caractéristiques des paysages irlandais. Les trente mètres de haut de la Tour Ronde ne vous échapperont pas. Si vous souhaitez voir l’ensemble de la ville en faisant un tour à 180°, n’hésitez pas à grimper au sommet (6 échelles de meunier à gravir). Par gros temps, l’exercice est décoiffant !
Entrée : 6 euros pour la cathédrale et la tour (l’après-midi), 4 euros pour la cathédrale seule et 3 euros pour la tour (le matin).
Black Abbey:
Lorsque l’on entre dans Black Abbey, on distingue 3 parties édifiées à des époques différentes (la première remonte au XIIe siècle). A l’entrée, sont exposés des tombeaux et des dalles datant du Moyen âge.
Entrée : libre
St Mary’s Cathedral :
Encore une cathédrale ! Et, oui, ne l’oublions pas, l’Irlande est très catholique ! Celle-ci ne date que du XIXe siècle. Mais son bâtisseur (encore un Butler) s’est inspiré de la fameuse cathédrale de Gloucester. Les peintures sur les murs et la voûte sont assez remarquables.
Les autres monuments d’intérêt peuvent être vus sans visite. Il suffit d’arpenter les rues de Kilkenny et de contempler, lorsque cela est opportun, les différents édifices qui lui donnent tant de charme. Au sud, dans la rue Ormond on peut voir la Talbot Tower , l’une des tours défensives de la ville (en travaux lors de mon passage). Dans la rue principale (High Street), on aperçoit de loin le Tholsel Town Hall. Ses arcades et son clocher abritent l’hôtel de ville. Tout à côté (à gauche) on peut emprunter la petite ruelle médiévale, The Butter Slip. Derrière, Saint Mary’s Church, semble également digne d’intérêt (malheureusement en travaux lors de mon passage). En rejoignant la rue parallèle à High Street, St Kerian Street, on découvre la plus vieille maison de Kilkenny : The Kyteler’s Inn, dont la légende raconte qu’elle fut habitée par une sorcière. Aujourd’hui les seuls poisons qu’on y sert sont des pintes de bière et les seuls sorts qui y sont jetés sont des notes de musique folk : un pub que je recommande chaudement ! En remontant, on arrive dans Parliament Street, où se trouve la Court House. Non loin, on peut visiter la Brasserie Smithwick (qui produit la bière du même nom ainsi que la rousse Kilkenny ; je les recommande toutes les deux). Je n’en ai pas passé les portes. Je me suis contentée d’en photographier la chapelle en ruine. La fin de Parliament Street est absolument magnifique, bordée de petites maisons colorées. Et si vous avez besoin d’informations touristiques (ou pas), n’hésitez pas à vous rendre à l’Office du Tourisme installé dans la très ancienne Shee Alms House.
Pour partir de Kilkenny (toutes les bonnes choses ont une fin), n’hésitez pas à vous renseigner à la gare. Le personnel est adorable. Pour l’anecdote : j’ai oublié mon dossier là-bas et la dame qui m’a fourni les informations dont j’avais besoin, a pris sa voiture et a arpenté les rues de la ville pour me le rendre. Elle m’a retrouvée alors que je me promenais. Peu d’endroits abritent des gens d’une pareille gentillesse.
Sachez que d’un point de vue logistique, un arrêt de bus (bus qui desservent d’autres villes, dont Cahir) se situe dans Ormond Road.